^^^^^^   Sous le Papillon, les Mots...  ^^^^^^

Le papillon

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!


Alphonse de LAMARTINE   (1790-1869)

Orage


Interrogeant la nuit et ses trouées sombres
où l'abandon et la fatigue sont ultra proscrits
je vois dans tes yeux les flèches qui constellent
les bras et les jambes des hommes crucifiés
D'avoir voulu autrement autres temps

Le ciel s'ouvre en lézardes larges - béantes
et s'y engouffrent la moiteur d'une journée poisseuse
chaleur et électricité carrée au creux de mes dents
je cherche ton humaine compassion au fond de la nuit
et les éclairs autour s'abattent consciencieux et zélés

dans la terre et jusque dans les tréfonds de mon for dévasté
je remonte le courant de ces stèles marbrées
et devine la force des intenses beautés
auxquelles  je recommande a présent la candeur du retrait

plus sombres et plus noires que le plus noir des traits
La pluie laboure le béton et flagelle les arbres du square
qui tombent un à un aux pieds de son humaine colère
alimente les flots indistincts qui tombent sur les pré
font déborder les rivières et pleurer les nouveaux-nés

soudain l'évidence est là
source intérieure ouverte/lumière immaculée
la réponse que vous attendiez
vient contrer les éclairs et placer sa portée

rapide facile et mise au rang de nos attraits
elle se débattait dans tant de sollicitudes articulées
que sa voie pilonnée et son regard voilé
Cherchaient vainement les voies qui mènent à l'été

pauvres traces de haine qui ne siéraient pas à un benêt
je laisse parler la renommée et goûte l'intelligence étincelante
la rhétorique fine - les résultats accumulés du temps
au plus profond des noirs et des blancs
je sais leur justesse et je les vois se fourvoyer
ces nuances admirables sont parées ciselées
de tant de vie qu'elles tranchent la toile et l'écran
je les avale et mon cœur en dentelle
scintille chancelle de tant d'images acculées

Puis l'écho lointain de l'orage
finit par répondre à mes prières
et à leur exact opposé
S'éloigne et apaise les entrailles nouées de mon ventre

Voyant alors la face illuminée des blasphèmes
leurs parures de lait
les nourritures adultes la capacité de donner
celui qui commande à ces temps
comprend enfin la stricte nécessité
des gestes faits et des paroles prononcées

Alors le soleil pantelant
et gonflé de magnétisme accumulé
Arrache à mes côtes une plainte angoissée que je tais

Oiseau d'aujourd'hui qui vole de tous les temps
rapproche-toi doucement de l'heure de ton lever
et souffle sur les nuées pour dissiper mes pensées noires
la couleur surgit éclabousse la rue et le jour hésite et puis renaît

J'arrache alors à mon esprit l'envie de triompher
de la splendeur du néant
Reprends courage souffle et corps
Refusant d'abandonner
La Peinture à sa Trame

Refusant de laisser triompher la noirceur du Monde
Gardant en mon cœur toute lumière accumulée
Pour la partager avec Ceux qui cherchent l'Essentiel
Et éloigner ceux qui Trompent et se Trompent
Ceux qui voudraient écraser la Beauté toujours présente en moi
Ma musique et ceux que j'aime
Chanteurs Musiciens Artistes Comédiens Sculpteurs Ecrivains
Souleveurs de Ciels et de Montagnes
Fiers de ce que nous sommes
Et de Notre Passion qui encore renaît

Car un Genou à Terre
N'Efface
Point Cœur et Esprit
Et Cette Tension est un Bienfait
Car le Plaisir de Connaître et de Rencontrer est plus Grand
Florebo Quocumque Ferar
comme les Fleurs de mon île
Quelque soit l'endroit où je suis
Viens Toi Peuple de Douceur et d'Esprit
Tes Lettres d'Amour sont toutes écrites en mon cœur
Avec les Milliards de Chansons reçues du Monde Entier

Alors oui, viens le Ciel, tombe sur moi
Car je suis sur la Terre pour être à Toi
Je n'ai pas peur des Menteurs
Je n'ai pas peur des Mastodontes
Cette pluie peut tomber
Car Ceux qui m'aiment sont Magnifiques
Et il est Bon de les aimer en Retour
La Vie est Belle
Pour ceux qui voient s'accomplir
Chaque jour tant de Miracles

Sous l'Avalanche
Et Dans l'Epreuve je me Relèverai
Pour Aimer ceux que j'aime
Les Personnes Partout Rencontrées
Briser une Fatalité que je veux voir se résorber
En y Insuflant une énergie qui la guérisse
Retrouver la Providence de l'Enfance
Et Faire Briller L'Amour qui brûle en moi

Marc Power
Paris, le 12 Août 2008...



Coincés dans leur peau


Nous nous déplaçons
à travers des forêts verticales
Traverses qui s'éloignent
Déjections partout étalées

Oiseaux qui se taisent

Les animaux ressemblent aux hommes
et les hommes aux animaux

Ils restent coincés dans une peau
qui craque de toutes parts
Ils avancent sur les trottoirs
Ils cherchent la chaleur
Ils cherchent l'amour
et jamais ne le trouvent

Leurs bras sont chargés
Leurs yeux débordent

Les bouches sont pleines de mots étranglés
Leurs vies sont pleines de promesses
à peine ébauchées




Tout ce qui meurt et renaît

Cracher ses tripes
et croire
qu'on peut vider sa tête
de tout ce qui meurt et renaît

Un bouillon épais
me brûle les veines et les artères
Un flot sanguin
dans lequel je me noie

Dehors
Une vague d'énergie
noire et rebelle
plie et redresse chaque lampadaire

My poor friends
Amis partout rencontrés
Je vous aime mais je ne peux
être aimé de vous
que dans le silence feutré
d'une approche complice

Baisers collants et baisers légers
se partagent
les lignes imprécises de mon corps
Plaisir presque insupportable
intensité des mystères partagés

Cracher ses tripes et croire
que l'on peut vider leurs têtes
de tout ce qui meurt et renaît