L'amour Ne Pas...

Les temps croisés
déploient au dehors des trésors
d'intelligence au soir des journées
passées à de vaines injonctions
les jambes effilochées
La bouche maculée
les yeux injectés de sang

L'amour ne pas...
Et...

La Haine Ne Pas...

Vapeurs de Laves incandescentes
Sur Chariots de feu posés
Braise qui brûle jusqu'aux moindres meurtrissures
La Haine est bien une peur
Revigorée dans un cri strident
La Plainte violente de souffrances cruelles
Laissées en pâture au passé
Reconnaissant de ces yeux cernés de Larmes

Dimanche 1er Avril 1997


La Vie Ne Pas...

Plaie béante inscrite en haut
Des édifices tordus de la vie
Le cours des jours reprend ses droits
Dans la limite incongrue de la place disponible
Nous marchons le long des quais
Posés sur ce silence
Ruminants aux doigts cassés
Mages à la tête cernée de feuilles séchées
Trouvant dans cet équilibre naissant
La force de renaître d'une autre vie
Alors que nous nous préparions
à en fleurir tellement
Et...

Dimanche 2 Septembre 1997


La Douleur Ne Pas...

Les Oiseaux qui viennent piailler
dans l'espace libre du jardin
tombent un à un du ciel
cherchant
l'équilibre lointain des courants d'air
les ailes cassées
glisser dehors
et trouver un soulagement
dans la faille pliée en quatre
du temps qui s'éloigne
Un sourire acide vient dessiner sur tes lèvres
Une lueur plus vive
La vision qui se déploie
Nous devons être heureux à nouveau
C'est un peu de miel un peu de lait
La délicatesse cuivrée de mes soucis dénoués
Ecarter un à un les lacets
Et...

Dimanche 2 Septembre 1997


La Clarté Ne Pas...

Main gantée, Main crantée
Compréhension qui se voile d'écrans
la lumière plonge dans la sève bouillonnante
d'une après midi riche en alambiquées
et la clarté peut bien se frotter aux griffes du jour
Nous sommes sur ce vaisseau
Concentrés tendus
Accueillant les formes nouvelles de la verticalité
celles d'un monde qui a besoin de sève
et ne fait que l'assécher...

Dimanche 2 Septembre 1997


La Noirceur Ne Pas...

La Douleur grande
Pénétrée de vertige
cette douceur douce qui coule en nous
cette langueur possessive de la vie
La noirceur ne parvient pas à en étouffer les contours
Je te porte en moi
Parcourue de voiles légers
Je te porte en moi
trace lumineuse dissoute
dans l'amer des mots qui font mal
plaie ultime
Auréolée des couleurs de la vie
Je te porte en moi
passée au blanc de la jeunesse
criblée de zébrures qui traversent le ciel
Et...

Mardi 2 Septembre 1997


Le Temps Ne Pas...

Accroché à la pulpe d'une page
La tête ouverte
le cœur en bandoulière
mes jambes flottent dans le vide
se raccrochant à ce qui d'humaine destinée
est le fruit amer
un résidu visqueux étalé
la fleur concentrée du temps qui se déploie
et ne fournit pas les réponses
effort nouveau
la pleine saveur du futur
est inscrite dans chacune de mes cellules
tissu magique à détruire

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J'ai la foi de croire en une réponse
que je ne peux atteindre
Le temps ne pas...

Dimanche 2 Septembre 1997


La Route Ne Pas...

Plaie souffrée au cœur de la ville
lumière fragile
qui s'insinue en haut des skyscrapers
la verticale suivie
le long des motorways
des routes libres qui plongent dans la nuit
et le jour ancré qui flotte
bandoulière crasseuse
mal consolée des frayeurs ambiantes
Les oiseaux s'étirent en longs lambeaux grisâtres
parfois l'un d'entre eux éclate dans un blanc sans tâche
laissant la brûlure se vider
Et...

Dimanche 2 Septembre 1997


Coincés dans leur peau

Nous nous déplaçons
à travers des forêts verticales
Traverses qui s'éloignent
Déjections partout étalées

Oiseaux qui se taisent

Les animaux ressemblent aux hommes
et les hommes aux animaux

Ils restent coincés dans une peau
qui craque de toutes parts
Ils avancent sur les trottoirs

Ils cherchent la chaleur
Ils cherchent l'amour
et jamais ne le trouve

Leurs bras sont chargés
Leurs yeux débordent

Les bouches sont pleines de mots étranglés
Leurs vies sont pleines de promesses
à peine ébauchées

Et...


Les Chats Ne Pas...

Un félin qui se dandine
Sur l'Arête noire d'un clavier blanc
cherche des couleurs au levant
et ploie sous les caresses
d'une musique un sortilège
se ramasse de tout son long
Air gourmand qui se nourrit de vibrations nouvelles
Douceur creusée d'une souplesse aiguë
Pour d'humaines natures
Compréhension mise à mal
Va trop loin dans sa faim
confiant dans les vies qui lui restent
et néanmoins triste de ne pas avoir trouvé
Ce qui lui était destiné
Une Musique Un Amour
Eternelle errance solitaire
Et...

Dimanche 2 Septembre 1997



Tout ce qui meurt et renaît

Cracher ses tripes
et croire
qu'on peut vider sa tête
de tout ce qui meurt et renaît

Un bouillon épais
me brûle les veines et les artères
Un flot sanguin
dans lequel je me noie

Dehors
Une vague d'énergie
noire et rebelle
plie et redresse chaque lampadaire

My poor friends
Amis partout rencontrés
Je vous aime mais je ne peux
être aimé de vous
que dans le silence feutré
d'une approche complice

Baisers collants et baisers légers
se partagent
les lignes imprécises de mon corps
Plaisir presque insupportable
intensité des mystères partagés

Cracher ses tripes et croire
que l'on peut vider leurs têtes
de tout ce qui meurt et renaît